Accueil A la une Crise politique et institutionnelle : La clé du dialogue se trouve toujours à Carthage

Crise politique et institutionnelle : La clé du dialogue se trouve toujours à Carthage

Si le parti Ennahdha est disposé à entamer un dialogue sans condition, il n’en est pas de même pour le Président de la République, qui exigerait la démission du Chef du gouvernement Hichem Mechichi, avant toute démarche.

Invités sur les plateaux de télévision ou dans les radios, tout bon politicien affirme et réaffirme que la seule et unique voie pour sortir de la crise politique et institutionnelle n’est autre que le dialogue. Dans les coulisses, certains tentent de rendre possible un rapprochement entre le Président de la République, Kais Saied, qui se refuse pour l’instant à tout compromis, et le président du Parlement et patron des islamistes, Rached Ghannouchi. Lotfi Zitoun, ex-dirigeant du parti Ennahdha, aurait proposé sa médiation pour rendre possible une entrevue entre les deux hommes.

Pour le moment, les relations entre les deux hommes restent tendues, et les pourparlers pourraient être avortés à tout moment. D’ailleurs, le chef du parti Ennahdha a dû faire pression sur la chaîne Hannibal TV pour qu’elle « reporte » ou « annule » la diffusion de son interview qui devait passer hier.

Pour le dirigeant au sein du parti Ennahdha, Abdellatif Mekki, il est très important que le Président de la République et le président du Parlement et du parti Ennahdha discutent ensemble longuement.

Cependant, si le parti Ennahdha est disposé à entamer un dialogue sans condition, il n’en est pas de même pour le Président de la République, qui exigerait la démission du Chef du gouvernement Hichem Mechichi, avant toute démarche.

En position de faiblesse par rapport à Kais Saied, Ennahdha ne veut pourtant pas céder à la pression de Carthage sur ce point.

Le parti Ennahdha serait disposé à accepter un gouvernement politique, mais sous la baguette de Hichem Mechichi.

« D’abord, le Président de la République n’a jamais clairement formulé cette demande », explique Abdellatif Mekki. « Il est important que le Président de la République accepte de dialoguer sans conditions préalables, et ensuite, pendant ce dialogue, nous pourrions envisager toutes les alternatives, y compris celle du départ de M. Mechichi ».

Toujours est-il que lors de son intervention sur la radio Shems FM, le Chef du gouvernement a assuré qu’il ne démissionnera pas de son poste.

De son côté, la centrale syndicale, l’Ugtt, qui compte peser dans un éventuel prochain dialogue national, multiplie les rencontres, avec le Président de la République, le président du Parlement et le Chef du gouvernement.

Le député du mouvement Echaâb, Abderrazak Aouidet, estime de son côté que le problème actuel réside dans le fait que chaque partie a sa conception propre du dialogue national. Il rappelle que le Président de la République refuse tout dialogue avec les corrompus et ceux qui ont pillé le pays.

« Il faut que le Président de la République clarifie sa position, explique Abderrazak Aouidet. Il se peut qu’il ait des réserves quant à des personnes en particulier au sein du parti Ennahdha et d’autres personnages de la scène politique, dans ce cas, il faudra que le dialogue débute sans eux ».

Par ailleurs, Abderrazak Aouidet note que le mouvement Echaâb est favorable à un dialogue national avec un fond socioéconomique qui aboutirait à un consensus politique.

« Un consensus politique qui concerne d’abord le gouvernement, mais uniquement, précise-t-il. Il s’agit aussi d’aboutir à un consensus autour du code électoral et du régime politique que l’on souhaite pour la Tunisie ».

Pour le mouvement Chaâb, c’est au Président de la République de prendre les devants, de définir les contours du dialogue national, de choisir les participants et d’annoncer le démarrage du dialogue.

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